samedi 14 mai 2022

Économie Dettes africaines : Angola, Côte d’Ivoire, Sénégal… Les États où la dette a explosé

 

Économie

Dettes africaines : Angola, Côte d’Ivoire, Sénégal… Les États où la dette a explosé 

 

« L’Afrique est-elle vraiment malade de sa dette ? » (3/4). Si le niveau d’endettement extérieur des pays a connu une très nette hausse depuis 2015, tous ne sont pas logés à la même enseigne. Leurs capacités à y faire face diffèrent grandement. Analyse. 

 

Si la résurgence d’une crise financière en Afrique subsaharienne similaire à celles des années 1990 et 2000 paraît peu probable – tout en n’étant pas exclue –, il ne fait aucun doute que le niveau des créances des pays de la zone a connu une formidable progression depuis une demi-douzaine d’années. Entre 2015 et 2020, le stock de dette extérieure publique des pays subsahariens a augmenté de 67,5 % à 454 milliards de dollars, selon la Banque mondiale.

Stock de la dette extérieure des pays d’Afrique subsaharienne – la Banque mondiale inclut la Mauritanie et le Soudan dans cette catégorie, mais en exclut les Seychelles, classé parmi les pays à revenus élevés en raison du PIB par habitant). © Banque mondiale

Stock de la dette extérieure des pays d’Afrique subsaharienne – la Banque mondiale inclut la Mauritanie et le Soudan dans cette catégorie, mais en exclut les Seychelles, classé parmi les pays à revenus élevés en raison du PIB par habitant). © Banque mondiale

Cette évolution n’avait d’ailleurs pas manqué d’alerter les spécialistes de l’économie du développement, parmi lesquels l’économiste Brahima Sangafowa Coulibaly, responsable de l’Africa Growth Initiative au Brookings Institut (think-tank américain). « En raison de l’augmentation rapide de la charge de la dette au cours des dernières années, un tiers des pays d’Afrique subsaharienne sont soit en situation de surendettement, soit exposés à un

Au Mali, l’avenir en pointillé des casques bleus

 


Le renouvellement du mandat de la force internationale déployée depuis 2013 pour protéger les populations civiles des violences commises par les groupes armés doit être discuté fin juin à l’ONU.

Des policiers, membres de la Mission des Nations unies pour la stabilisation au Mali, patrouillent à Tombouctou, en décembre 2021.

samedi 7 mai 2022

Avortement aux Etats-Unis : un retour en arrière de la Cour suprême serait « l’aboutissement » de cinquante ans de « combat de la droite religieuse contre l’IVG »

 

Contrairement aux autres démocraties occidentales, les Etats-Unis n’ont jamais vu disparaître l’opposition à l’avortement après sa légalisation. Le sujet est devenu un « marqueur politique structurant » dans le pays, explique l’historien Simon Grivet.

Propos recueillis par

Publié aujourd’hui à 06h00, mis à jour à 09h55

Temps de Lecture 5 min.

Des manifestants devant la Cour suprême des Etats-Unis le 5 mai 2022, trois jours après la publication d’un projet de décision qui pourrait renverser la jurisprudence Roe v. Wade garantissant à toutes les Américaines le droit d’avorter.

Aux Etats-Unis, les regards sont tournés vers la Cour suprême. L’institution est au cœur d’un virulent débat politique, juridique et social depuis la publication, lundi 2 mai par le site Politico, d’un projet d’arrêt de la plus haute institution judiciaire américaine qui pourrait renverser la célèbre jurisprudence Roe v. Wade de 1973, qui protège le droit des Américaines à interrompre leur grossesse. S’il est adopté tel quel, cet arrêt renverra les Etats-Unis cinquante ans en arrière, à une époque où chaque Etat était libre d’autoriser l’interruption volontaire de grossesse (IVG), ou de l’interdire.

Ce document, rédigé en février et qui peut faire l’objet de négociations jusqu’au 30 juin, estime que la décision historique Roe v. Wade, était « infondée depuis le début » et que rien dans la Constitution ne protège le droit à l’avortement.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Le droit à l’avortement aux Etats-Unis visé par le coup de force d’une minorité

Comme le rappelle Simon Grivet, maître de conférences à l’université de Lille et historien spécialiste de l’histoire du droit et de la justice aux Etats-Unis, il s’agirait alors de l’aboutissement d’un combat de la droite religieuse états-unienne qui n’a jamais faibli en cinquante ans dans un pays où « l’avortement est un marqueur politique structurant ».

Le débat sur l’avortement n’a jamais cessé de diviser les Etats-Unis en dépit de la décision de la Cour suprême de 1973, qui a légalisé l’IVG. Comment l’expliquer ?

Il faut bien avoir en tête que les Etats-Unis se distinguent très nettement des autres démocraties occidentales sur le sujet de l’avortement. Dans la plupart des pays, comme en France, l’opposition à l’IVG existe certes toujours, mais elle est devenue marginale après la légalisation. Aux Etats-Unis, ça n’a jamais été le cas. Au contraire, après l’instauration de ce droit, l’avortement est devenu un marqueur politique structurant dans le pays. La décision que s’apprêterait à rendre la Cour suprême est l’aboutissement d’un combat de la droite religieuse contre l’avortement qui n’a pas faibli en cinquante ans.

Rappelons que le droit à l’avortement aux Etats-Unis a été obtenu par une décision de la Cour suprême et pas par un processus politique et démocratique classique. Même si elle a été rendue à une large majorité de sept voix contre deux, elle n’a jamais fait consensus et a interrompu, à l’époque, un processus politique qui était en cours. L’Etat de New York avait rendu l’avortement légal en 1970 avec le soutien des républicains. L’Oregon, par la voie d’un référendum, en avait fait de même. La décision de la Cour en 1973, qui a interdit aux Etats d’interdire l’avortement avant la fin du premier trimestre de grossesse, a ainsi stoppé cette dynamique politique. Un puissant mouvement « pro-life » [« pro-vie », anti-IVG] est né en réaction avec l’objectif, in fine, de renverser cette jurisprudence. Cette question a été l’élément déterminant de la politisation de toute une frange religieuse de la société.

Lire aussi : Droit à l’avortement : ces Etats susceptibles d’interdire l’IVG si la Cour suprême des Etats-Unis venait à supprimer ce droit

Les responsables politiques républicains ont vite compris la force de cet argument anti-avortement pour gagner des voix, ce qui a fait du sujet un véritable enjeu politique. La droite évangélique représente aujourd’hui un quart des électeurs et est majoritaire dans certaines régions du Sud et du Midwest, comme dans l’Indiana. Il s’agit surtout de chrétiens blancs mais elle a aussi des relais dans certaines églises africaines-américaines et, de plus en plus, dans l’Eglise catholique, qui est très influente chez les hispaniques. Se positionner contre l’avortement permet de gagner énormément d’électeurs mais aussi des voix déterminantes parmi les minorités.

C’est ainsi que les républicains ont renforcé leur assise dans les Etats du sud du pays, qui étaient des bastions démocrates jusque dans les années 1960. Pour sa campagne de 1980, Ronald Reagan s’est beaucoup rendu dans ces Etats du Sud où il a affiché sa foi et son opposition à l’IVG. Ce droit ne pouvant être supprimé que par une décision de la Cour suprême, à partir de l’élection de Reagan, l’opposition à l’avortement devient ainsi le critère déterminant des républicains quand il s’agit de choisir un magistrat fédéral.

Quel rôle a joué Donald Trump dans ce qui pourrait être l’aboutissement des revendications du mouvement « pro-life » ?

Donald Trump a été l’instrument de cette stratégie au long cours de la droite religieuse. A l’été 2015, lorsqu’il a lancé sa campagne, il était très marginal au sein du Parti républicain et il avait besoin du soutien de la droite évangéliste. Cette dernière le regarde de loin, lui qui est un homme de la télévision, ancien propriétaire de casino, divorcé deux fois, de surcroît.

Lire aussi : Droit à l’avortement menacé aux Etats-Unis : « Cet avant-projet de la Cour suprême est l’aboutissement d’une offensive réactionnaire républicaine »

Il s’est assuré de leur soutien en axant son discours sur la loi et l’ordre, en affichant son islamophobie décomplexée et, surtout, en jouant la carte de l’anti-avortement en promettant de nommer à la Cour suprême des juges opposés à Roe v. Wade. Il a accepté de suivre les recommandations de la Federalist Society, un lobby très conservateur qui dresse des listes de magistrats acquis à une idéologie juridique selon laquelle l’arrêt de 1973 est une interprétation de la Constitution qui n’a pas lieu d’être.

Les trois magistrats que Donald Trump a eu à nommer durant son mandat s’inscrivent dans cette ligne. En parallèle, on constate que les démocrates ont peu investi cette stratégie de nominations au sein de la plus haute juridiction du pays. Nous prenons aujourd’hui toute la mesure de cet héritage : la Cour suprême est majoritairement acquise à la droite conservatrice et elle le sera pour de nombreuses années.

Lire aussi : Comment la Cour suprême des Etats-Unis a basculé dans le conservatisme pendant la présidence de Donald Trump

Quelle est l’ « idéologie juridique » qui caractérise la majorité de ces magistrats de la Cour suprême et implique-t-elle d’autres revirements de jurisprudence ?

Un débat fondamental structure la démocratie américaine depuis au moins un siècle : comment doit-on obtenir de nouveaux droits ? Grâce à la Cour suprême ou grâce à l’action politique ? Cette question renferme celle du rôle que doit jouer la Cour suprême et, à ce sujet, deux visions s’affrontent aux Etats-Unis. Il y a ce qu’on appelle « l’activisme judiciaire », qui évoque surtout l’époque où la Cour était dirigée par Earl Warren, entre 1953 et 1969. Cette « Cour Warren », qui a notamment aboli la ségrégation raciale, a utilisé plusieurs grandes affaires des années 1950-1960 pour concrétiser, grâce à ses décisions, des avancées progressistes à une époque où de nombreuses réformes étaient bloquées au niveau du Congrès des Etats-Unis.

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Une idéologie judiciaire opposée est née dans les années 1970 : celle de la « modestie judiciaire », qui s’incarne notamment dans un courant dit « originaliste » ou « textualiste ». Les magistrats de ce courant – dont plusieurs siègent désormais à la Cour suprême – défendent une interprétation très littérale de la Constitution. Pour eux, tout ce qui n’est pas écrit dans le texte n’existe pas.

Or, plusieurs droits accordés au cours des soixante dernières années, notamment par la « Cour Warren », reposent sur des interprétations parfois fragiles de la Constitution et pourraient donc être remis en question par des juges qui en défendent une lecture littérale. C’est le cas du « droit à la vie privée », instauré par la Cour suprême en 1965 dans sa décision sur le droit à la contraception. C’est l’existence de ce droit qui fonde aussi la décision sur l’avortement de 1973, ou encore des droits accordés aux personnes LGBT, comme le droit au mariage pour tous. Ce droit à la vie privée, devenu déterminant, n’est pas inscrit tel quel dans la Constitution, il découle de l’interprétation du texte fondamental qu’a faite un des juges de l’époque.

Le danger n’est cependant pas certain : la Cour suprême n’a pas rendu sa décision concernant Roe v. Wade, et le juge Alito [l’auteur du texte qui a fuité dans la presse] a insisté sur le caractère particulier de la question de l’IVG, suggérant qu’un tel renversement de jurisprudence ne serait pas envisagé pour d’autres droits.

Si la Cour entérinait cette décision et annulait Roe v. Wade, seule une loi fédérale sur l’avortement pourrait le garantir à toutes les femmes du pays. Est-ce envisageable ?

Non. Les Démocrates n’ont pas la majorité au Sénat et ne pourront donc pas faire passer une loi sur l’avortement. Ils vont néanmoins déposer un texte, essentiellement pour mobiliser leur base à six mois des élections de mi-mandat. Gageons que l’avortement sera un sujet central du scrutin de novembre.

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    La Corée du Nord a tiré un missile mer-sol balistique

    Le missile a été tiré, samedi, quelques heures après la mise en garde des Etats-Unis sur la possibilité d’une reprise des essais nucléaires par Pyongyang.

    Le Monde avec AFP

    Publié aujourd’hui à 09h15, mis à jour à 12h00

    Temps de Lecture 3 min.

    Le régime du dirigeant nord-coréen, Kim Jong-un, avait cessé, depuis 2017, les tirs de missiles balistiques intercontinentaux et les essais nucléaires.

    La Corée du Nord a tiré, samedi 7 mai, un missile mer-sol balistique stratégique (MSBS), a annoncé l’état-major de l’armée sud-coréenne, quelques heures après la mise en garde des Etats-Unis sur la possibilité d’une reprise des essais nucléaires par Pyongyang.

    « Nos militaires ont détecté vers 14 h 07 [7 h 07, heure de Paris] qu’un missile balistique de courte portée présumé être un MSBS a été tiré au large de [la ville portuaire de] Sinpo », à l’est de la Corée du Nord, a déclaré l’état-major de l’armée sud-coréenne dans un communiqué.

    Le missile a parcouru une distance de 600 kilomètres à une altitude de 60 kilomètres, selon la même source, ce qui laisse à penser qu’il s’agissait d’un missile balistique à courte portée. Il a fini sa course en dehors de la zone économique exclusive du Japon, a annoncé le ministre de la défense japonais, Nobuo Kishi. Ce dernier a affirmé que la « fréquence extrêmement élevée » des tests cette année était « absolument inacceptable ».

    Ce tir est la quinzième démonstration de force de Pyongyang depuis le début de l’année. Malgré les sévères sanctions internationales ayant trait à son programme d’armement, la Corée du Nord a fortement intensifié ses essais et a rejeté tout appel au dialogue des Etats-Unis. Il a notamment tiré, à la fin de mars, un missile intercontinental. Autant de « provocations » dénoncées par Washington. Depuis 2017, le régime de Kim Jong-un avait cessé les tirs de missiles balistiques intercontinentaux et les essais nucléaires.

    Lire aussi : Kim Jong-un veut « renforcer » l’arsenal nucléaire de la Corée du Nord

    Initiative américaine restée lettre morte

    Le « développement remarquable de la technologie nucléaire et de la technologie liée aux missiles » par Pyongyang constitue un risque pour la sécurité régionale et mondiale, a encore déclaré M. Kishi, ajoutant que son pays pense également que « la Corée du Nord sera prête à effectuer un essai nucléaire dès ce mois-ci ». La semaine dernière, à l’occasion d’un grand défilé militaire, le dirigeant nord-coréen s’est engagé à développer ses forces nucléaires « le plus rapidement possible » et a mis en garde contre d’éventuelles frappes « préventives », évoquées par le futur président sud-coréen, le conservateur Yoon Suk-yeol.

    Les Etats-Unis estiment ainsi que la Corée du Nord pourrait mener « ce mois-ci » son premier essai nucléaire depuis 2017 (son septième au total), a déclaré le département d’Etat américain, vendredi. « Cette analyse est cohérente avec les déclarations publiques récentes faites par la Corée du Nord elle-même », a dit une porte-parole de la diplomatie américaine, Jalina Porter, assurant que le gouvernement américain l’avait partagée avec ses alliés et allait « poursuivre une étroite coordination avec eux ».

    L’imagerie satellite a montré récemment des signes d’une nouvelle activité nucléaire dans un tunnel du site de Punggye-ri. Selon la Corée du Nord, ce site a été démoli en 2018 avant un sommet historique entre Kim Jong-un et le président américain de l’époque, Donald Trump, qui avait marqué le début d’une phase de dialogue qui, depuis, a fait long feu.

    L’actuel président des Etats-Unis, Joe Biden, s’est dit prêt à renouer le dialogue pour discuter d’une dénucléarisation du pays reclus, mais cette initiative est restée lettre morte depuis son arrivée à la Maison Blanche, au début de 2021. Le président américain doit se rendre dans le courant du mois au Japon et en Corée du Sud, où les inquiétudes à propos de Pyongyang seront au menu des discussions.

    Lire aussi Article réservé à nos abonnés Envisager le scénario du pire : une Ukraine transformée en Syrie, et une Russie en Corée du Nord

    Ce nouveau tir intervient avant l’entrée en fonctions, mardi, du nouveau président sud-coréen, favorable au rapport de force avec le Nord. « Au lieu d’accepter les invitations au dialogue, le régime de Kim semble préparer l’essai d’une ogive nucléaire tactique », avance Leif-Eric Easley, professeur à l’université Ewha de Séoul.

    Deuxième lancement en une semaine, selon Séoul

    « Un septième essai nucléaire serait le premier depuis septembre 2017 et alimenterait les tensions dans la péninsule coréenne, ce qui accroîtrait les dangers d’erreur de calcul et de mauvaise communication entre le régime de Kim et la future administration Yoon », a ajouté M. Easley. La Corée du Sud possède une capacité d’armements conventionnels supérieure à celle de son voisin du Nord et M. Yoon a demandé le déploiement d’un plus grand nombre de moyens militaires américains.

    En 2021, la Corée du Sud a testé son propre missile mer-sol balistique, devenant l’un des rares pays à maîtriser cette technologie. Elle a aussi dévoilé un missile de croisière supersonique, signe d’une course à l’armement dans la péninsule. Mercredi, Pyongyang a lancé ce que Séoul et Tokyo ont décrit comme un missile balistique, mais les médias d’Etat nord-coréens, qui rapportent d’ordinaire les essais d’armement, n’en ont pas parlé.

    « Le lancement d’aujourd’hui [samedi] est similaire à celui du missile balistique de mercredi, a déclaré Hong Min, chercheur à l’Institut coréen pour l’unification nationale. Il semble que le Nord mène une série de tests pour atteindre ses objectifs stratégiques. »

    Lire aussi : Article réservé à nos abonnés La Corée du Nord renoue avec sa politique de défi

    Les négociations visant à convaincre Kim Jong-un d’abandonner les armes nucléaires n’ont rien donné. Pendant cinq ans, le président sud-coréen Moon Jae-in a mené une politique de dialogue avec Pyongyang, mais, selon son successeur, cette approche « servile » a été un échec patent. Selon les analystes, le dirigeant nord-coréen pourrait vouloir montrer, par cette série de tests, qu’il n’est pas ouvert à un dialogue avec le nouveau gouvernement.

    Le Monde avec AFP

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  • Ethiopie : Lalibela, la « Jérusalem d’Afrique », pleure ses touristes dispar

     Célèbre pour ses églises taillées dans le roc, la ville sainte a doublement souffert de la pandémie de Covid-19 et de l’occupation des rebelles tigréens.

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    Publié le 04 mai 2022 à 07h00 - Mis à jour le 04 mai 2022 à 07h00

    Temps de Lecture 4 min.

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    Les chambres du Panoramic Hotel restent désespérément vides. A la réception, la dizaine d’employés joue aux cartes, plongés dans l’obscurité à cause d’une panne d’électricité qui s’éternise. « En quatre mois, un peu moins d’une cinquantaine de personnes ont séjourné chez moi, et encore, je fais partie des chanceux », indique Tesfaye Getinet, le gérant de cet établissement de Lalibela, petite ville d’Ethiopie célèbre pour ses églises taillées dans le roc au XIIIsiècle. Autrefois, son hôtel accueillait presque vingt clients par jour.

  • Autrefois, c’est-à-dire avant la pandémie de Covid-19 et l’éclatement de la guerre civile qui, ensemble, ont mis un brusque coup d’arrêt au tourisme dans cette bourgade de la région Amhara, dans le nord du pays. En conflit avec le gouvernement d’Abiy Ahmed, les rebelles tigréens du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) ont contrôlé la zone d’août à décembre 2021.

    Lire l’analyse : Article réservé à nos abonnés Les églises de Lalibela au cœur de l’extension du conflit en Ethiopie

    Une occupation qui a ruiné les espoirs de reprise de cette ville surnommée la « Jérusalem de l’Afrique » ou encore la huitième merveille du monde et qui attirait, en temps de paix, plusieurs dizaines de milliers de visiteurs par an.

    Dans cette cité sainte de l’orthodoxie éthiopienne, « au moins 80 % de la population dépend de l’argent du tourisme », estime Tesfaye Getinet. Aujourd’hui, les habitants vivent sur la corde raide. Le long de la petite rue pavée qui mène au Panoramic Hotel, Adugnaye remet de l’ordre dans son magasin de souvenirs et balaie les toiles d’araignées. « Vous avez de la chance, lance-t-elle, c’est la première fois que j’ouvre en deux ans ! »

    « Environ un touriste étranger par jour »

    A côté de son échoppe, les portails des autres auberges sont tous fermés. Non loin, la façade de l’hôtel de luxe Cliff Edge porte les stigmates d’une frappe de drone larguée par l’armée éthiopienne qui visait des officiers tigréens. Certains établissements ont aussi été saccagés par les combattants du TPLF.

    Les deux cents guides que compte la ville avaient pour habitude de faire la chasse aux touristes autour de la place pavée qui mène aux églises rupestres. Ils ne sont aujourd’hui que deux sur le parvis, en train de tuer le temps. « Il n’y a pas grand-chose à dire, c’est la déprime, soupire Josef Abate, un guide historique. Beaucoup sont en dépression ici. On avait l’habitude de travailler quatre ou cinq jours par semaine. En deux ans, je n’ai eu qu’un seul client. » Son manque d’activité l’a même mis en délicatesse auprès de ses parents qu’il ne peut plus aider financièrement, confie-t-il.

    Lire aussi : En Ethiopie, les rebelles tigréens reprennent la ville emblématique de Lalibela

    Assis à côté, le père Assefa, l’un des 1 200 prêtres de Lalibela, végète lui aussi, enroulé dans son gabi traditionnel. Habituellement chargé de la vente des tickets pour visiter les églises, Assefa estime à une centaine le nombre de touristes étrangers depuis le début d’année : « Environ un par jour. »

    Un chiffre impossible à vérifier car les statistiques officielles des deux dernières années n’existent plus. Les archives de la mairie ont été détruites par les insurgés tigréens. En 2019 cependant, 75 053 visiteurs s’étaient rendus sur ce site classé au patrimoine mondial de l’Unesco.

    Des guides qui partent à Addis-Abeba

    Autrefois jalousés, les guides de Lalibela songent désormais à quitter la profession. Certains partent vers la capitale Addis-Abeba pour tenter leur chance, d’autres deviennent chauffeurs de tuk-tuk. Endeyena Ayelew a, lui, jeté l’éponge en février. Il a ouvert un stand de rue et vend des panneaux solaires portables fabriqués en Chine, censés permettre aux habitants de pallier le manque d’électricité. Il n’y a plus de courant à Lalibela depuis un an et les rares propriétaires de générateurs font face à un défi majeur : l’essence achetée ici sur le marché noir coûte trois fois le prix national en raison des pénuries et des difficultés d’acheminement.

    Lire aussi : En Ethiopie, le gouvernement affirme avoir repris le site de Lalibela aux rebelles

    « Mais mon business ne marche pas, précise-t-il. Forcément, les gens n’ont pas d’argent, tout venait du tourisme, donc personne n’achète. » Endeyena a lui aussi perdu ses économies du fait des conséquences du Covid-19 ainsi que du racket des soldats du TPLF, sans compter l’inflation qui touche aujourd’hui l’Ethiopie de plein fouet. « Ça me laisse sans voix », murmure-t-il avant de retourner péniblement à ses affaires.

    Pourtant, l’horizon se dégage un peu. Quelques touristes locaux se sont déplacés à Lalibela pour l’Epiphanie et la Pâques éthiopienne en janvier puis en avril. Dans sa carte de conseils aux voyageurs, le ministère français des affaires étrangères a récemment retiré la ville de la zone rouge fortement déconseillée. La France a même repris en avril son projet Sustainable Lalibela de restauration et de préservation des églises.

    Une « trêve humanitaire »

    « Notre avenir est entre les mains des leaders politiques, assure Tesfaye Getinet. S’ils signent un accord de paix, alors les touristes auront de nouveau confiance. » Depuis la terrasse de son hôtel, on aperçoit les montagnes du nord du pays. Le TPLF se trouve à une cinquantaine de kilomètres de la cité.

    Actuellement, il n’y a ni guerre ouverte ni paix en Ethiopie. Le premier ministre Abiy Ahmed et le TPLF ont adhéré à une « trêve humanitaire » au mois de mars par communiqués interposés. Mais les deux camps ne semblent pas prêts à déposer les armes. Le 29 avril, le porte-parole du ministère des affaires étrangères accusait une nouvelle fois les rebelles tigréens de fomenter un énième assaut.

    Si Lalibela espère un retour au calme, les autorités se préparent néanmoins à toutes les éventualités. Près de mille jeunes de la ville viennent d’achever un entraînement militaire prodigué pendant trois mois par les milices nationalistes amhara Fano et se sont vus distribuer des armes, dans l’hypothèse où les insurgés investiraient à nouveau la ville sainte.






  • vendredi 6 mai 2022

    LIBYE

     Détachement de Marine S.S.A secouru en 145 migrants 18 femmes et 9 enfants de nationalités différentes.tous transféré à la DCIM ALL-MAYA 🙏 Libye Actualité abonne toi






    lundi 25 avril 2022

    Algérie-Cameroun: le scandale absolu

     


    Le temps ne l’a pas fait changer d’avis. Près d’un mois après la désillusion de Blida, présenté comme un « drame footballistique » par le sélectionneur algérien, Djamel Belmadi n’a pas changé d’avis sur l’arbitrage en Afrique. « Je le dis aujourd’hui sans peur : ces arbitres ne respectent pas notre pays. Ils viennent ici, voient notre travail et ne nous respectent pas. Ces deux dernières années, je n’ai pas vu un seul arbitre qui ne soit pas agressif quand tu viens lui parler. Je ne cherche pas d’excuses, ce sont des faits», avait taclé l’ancien milieu en terrain après la défaite face au Cameroun, synonyme d’élimination en barrages de la Coupe du monde.

    Lire aussi : Algérie-Cameroun: Le suspense enfin levé

     

    Longuement interrogé sur le site de la Fédération algérienne, Djamel Belmadi, qui a confirmé rester à la tête des Fennecs, a de nouveau tenu des propos très durs sur l’arbitrage sur le continent africain. « Quand je vous dis que j'ai crié au loup de l'arbitre depuis tois ans par des faits réels, ce qui n'est pas dans mes habitudes à la base, ni en tant que joueur ni en tant qu'entraîneur. C'est une catastrophe en Afrique, a-t-il lancé, dépité. Chez nous, il faut régler l'arbitrage et les infrastructures, les dirigeants auraient du s'intéresser surtout à ça. S'il y a des terrains et des stades qui se construisent ici et là, le niveau de l'arbitrage est encore très loin du haut niveau. Pour moi, on est, et tout le continent inclus, à l'âge préhistorique au niveau arbitrage. »

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